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Il est le seul survivant parmi les dix assaillants du réseau Etat islamique (El) qui a semé la mort à Paris il y a six ans. Le 29 juin 2021, et au terme de près de dix mois d'un procès historique, il est devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible, la plus haute sanction du Code pénal qui rend infime toute possibilité de remise en liberté. De son attitude lors de ce premier procès, on peut d’ores et déjà entrevoir les contours de sa ligne de défense devant les tribunaux belges : minimiser son rôle et (ab)user de la victimisation dont il se croit l’objet. Il encourt la réclusion à perpétuité devant les juridictions belges. Sa stratégie sera-t-elle la même qu’à Paris ? Petit tour d’horizon des possibles arguments en défense à la lumière des rétroactes.

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C’est un pur produit de la génération GTA

 

En avril 2016, maître Sven Mary, le conseil de Salah Abdeslam pour le volet belge de ce dossier, explique par voie de presse que son client « n’avait pas les moyens intellectuels d’organiser les attentats de Paris ». Et de poursuivre : « il a l’intelligence d’un cendrier vide. Il est d'une abyssale vacuité ». Des déclarations chocs pour minimiser l'implication de Salah Abdeslam qui font partie d’une stratégie de défense. Reste à savoir si le faire passer pour quelqu'un qui « croit vivre dans un jeu vidéo, pure produit de la génération GTA » et « qui n'a pas lu le Coran mais son interprétation sur Internet » pourrait être payante. Les dizaines de millions d’individus qui jouent à GTA en ligne ne sont pas des terroristes en puissance.

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C’est la victime d’un système antimusulman

 

Charger la société semble être également une option pour Salah Abdeslam. Lors de son premier procès à Bruxelles (dossier bis), debout dans le box des accusés, il assène au président du tribunal qui l’interroge : « ce que je constate, c'est que les musulmans sont jugés, traités de la pire des manières, impitoyablement, il n'y a pas de présomption d'innocence ». Il entame ensuite une longue profession de foi musulmane avant de prononcer ses derniers mots: « je n'ai pas peur de vous, je n'ai pas peur de vos alliés. C'est en mon Seigneur que je place ma confiance. Jugez-moi, je place ma confiance en Allah, je n'ai rien à ajouter. J’ai le droit de garder le silence. C’est ma façon de me défendre ». En voulant en dire si peu, Salah Abdeslam en dit finalement beaucoup. Il apparaît comme un soldat fanatisé capturé par un ennemi dont il ne reconnaît pas la légitimité.

 

Lieutenant, logisticien ou kamikaze raté? 

 

Sur le fond des attentats, de Paris ou de Bruxelles, Salah Abdeslam ne s'est jamais prononcé. Lieutenant, logisticien ou kamikaze raté? Il appartiendra aux instances judiciaires de le définir. A moins que l’accusé ne garde un silence complet. Depuis son arrestation, en mars 2016, Salah Abdeslam est resté plus mutique que prolixe devant les enquêteurs et les magistrats, en ce compris lors de son premier procès à Bruxelles. Il a également très peu collaborer avec ses avocats successifs, belges comme français. Affaire à suivre ses prochaines semaines … 

Alessandra d'Angelo

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